dimanche 6 septembre 2009

Coupable par association



Un sophisme largement commis par les groupes politiques et sociaux est de s'attaquer à son adversaire en l'associant à quelqu'un ou quelque chose qui évoque la répugnance chez tous les membres de l'auditoire.

Il est très facile de s'attaquer ad hominem à son adversaire en soutenant que ses thèses sont défendues par des gens détestés de tous. L'image du dictateur Adolf Hitler est souvent évoquée pour renverser son opposant. Personne ne veut ressembler à Hitler ! Or, prétendre réfuter la thèse adverse en arguant que Hitler pensait la même chose n'est pas acceptable. Par exemple, Hitler croyait qu'un réseau d'autoroutes bien entretenues favoriserait le développement de l'Allemagne. Est-ce faux parce que Hitler le pensait ?

L'association ne prouve et ne démontre habituellement rien pouvant justifier l'acceptabilité d'un argument. Bien souvent l'appel au lynchage basé sur une telle «preuve» révèle la faiblesse intellectuelle de la personne ou du groupe de personnes impliquées. Voyez l'exemple des opposants au projet d'intégration des personnes de race noire aux écoles secondaires du Texas, en 1959. Ils associent l'intégration raciale avec le communisme (nous comprenons que les habitants du Texas sont farouchement opposés au communisme) et prennent cette association comme argument contre la fin de l'apartheid en milieu scolaire. Toutefois il est extrêmement difficile de trouver un lien entre le système politique communiste et la fin de la discrimination raciale. Aussi, même s'il y avait un lien quelconque entre les deux, il ne serait pas assez fort pour assurer l'acceptabilité de l'argument. En effet, l'idée d'égalité entre les hommes est un idéal prôné par le communisme : une société sans hiérarchie, sans classes sociales. Toutefois, on le constate à tous les jours, dans une société inclusive comme le Québec, l'absence de discrimination raciale institutionnalisée n'a certainement pas mener au communisme ni à l'abolition des classes sociales.

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