jeudi 1 avril 2010

Conférence de Kevin Mulligan à l'UQÀM : De l'esprit et de l'âme

Encore une fois, le conférencier-invité des conférences Hugues-Leblanc a présenté un propos outrageant pour les fidèles exégètes de l'histoire de la philosophie mais très rafraîchissant pour les étudiants et autres esprits-libres.

Le professeur de philosophie à l'Université de Genève Kevin Mulligan a présenté sa première conférence sur Wittgenstein dans le cadre des conférences Hugues-Leblanc. Son projet est de procéder à l'enterrement de Wittgenstein et de réformer l'historiographie de la philosophie au XXe siècle. Il soutient que Wittgenstein n'est pas tant un pionnier de la philosophie analytique que le premier des derniers philosophes continentaux et des autres charlatans.

Sa démonstration cherche à montrer que les intérêts philosophiques du jeune Wittgenstein portent sur des questions déconnectées des intérêts philosophiques de Russell, Moore et Frege (les vrais pères de la philosophie analytique selon K. Mulligan). La démonstration expose l'étrange similitude entre les réflexions de Max Scheler (le chrétien fou) sur la nature du moi, du monde et de l'éthique. La proposition de K. Mulligan est que le Tractatus, spécialement les points les plus obscurs et mystiques de la fin, présentent la réponse personnelle de Wittgenstein aux questions posées par Max Scheler dans Le formalisme en éthique et l'éthique matériale des valeurs.

Quant aux sources empiriques, K. Mulligan se défend bien d'en présenter. Il n'y a nul part mention que Wittgenstein eût été un lecteur de Scheler. Cela est sans importance. Cela n'empêchera pas K. Mulligan, en réponse à la question de C. Panaccio, de souligner que, dans sa correspondance, Wittgenstein parlent onze fois de son silence quant à ses lectures et ses inspirations philosophiques. Selon K. Mulligan parmi ses inspirations compteraient notamment Max Scheler (il nous en a fait la démonstration) et le jeune philosophe autrichien Otto Weininger ; auteur du fameux : «Je suis mon monde».

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